samedi 3 juin | 15:00 |
jeudi 8 juin | 15:00 |
Commune de l'ancien département de la Seine, existant de 1790 à 1860 avant son rattachement à Paris, elle s'est appelée « La Chapelle-Franciade » sous la Révolution. Le village se développe sur un col naturel entre les collines de Montmartre et de Belleville, sur l'antique route reliant Lutèce à l'endroit où sainte Geneviève décida d’édifier un oratoire en mémoire de saint Denis.
Il voit, durant des siècles, passer le cortège des rois partant guerroyer dans les pays du nord ou, ensuite, être inhumés à l'abbaye de Saint-Denis. L'activité commerciale et artisanale de la bourgade se tourne ainsi vers les métiers liés à cette voie de passage fréquentée : aubergistes, rouliers ou maréchaux-ferrants. Par les quelques vignes de la Goutte d'Or sur des terres propices, ce vin blanc donne son nom au hameau situé au sud-ouest, hors de la paroisse de La Chapelle.
Plusieurs marchés et foires s'y sont succédés et lui ont donné sa notoriété, dont la célèbre foire du Lendit. Le bailliage de La Chapelle-Saint-Denis, dépendant de l’abbaye de Saint-Denis, administre la seigneurie du Moyen-Âge jusqu'à la Révolution, avec droit de justice, de police et de levée de la dîme.
Souvent dévasté par les fréquents assauts contre Paris, tant sous les guerres de religion que lors de la Fronde, le village est, en 1429, le point de départ d'où Jeanne d'Arc tentera, en vain, de délivrer Paris. C'est à cet endroit que sera élévée la basilique Sainte-Jeanne d'Arc, seul sanctuaire parisien consacréé à la sainte de Domrémy.
Ses guinguettes lui donnent, dès le XVIIe siècle, un nouvel attrait. En 1790, la Convention annexe à la paroisse « l'écart de la Goutte d'Or » et le « faubourg de Gloire » pour former la commune de La Chapelle. Après l’annexion de la commune en 1860, le quartier de la Goutte d’or tombe dans les excès de la prostitution, des squats, du banditisme des apaches, de la misère que décrira Zola dans l’Assommoir. Avec les deux guerres mondiales, avec les vagues migratoires, c’est dans ce quartier déshérité que s’installent les premiers travailleurs immigrés, venus du Maghreb. Il faudra attendre les réhabilitations des XXè et XXIè siècles.
La Manufacture, lieu de coworking et de conseils, des boutiques ultra-branchées, une « rue de la mode » qui accueille des créateurs « issus de l’immigration » comme on dit. Des équipements imposants sont créés par la Ville :
FGO Barbara, petit frère du 104, une belle bibliothèque qui s’implante en face de par l’architecte. La belle église Saint-Bernard est devenue l’icône des luttes des migrants pour leurs droits, depuis que 1500 membres des forces de l’ordre expulsèrent, 23 août 1996, 220 migrants dont 54 femmes et 68 enfants. Nous terminons notre parcours par les deux églises côte-à-côte, dédiées à sainte Jeanne d’Arc et à saint Denis de la Chapelle.