Dans le Paris de la première moitié du XVIIe siècle, l’existence d’un foyer littéraire aux multiples manifestations, n’est plus à démontrer. Autour de l’hôtel de Rambouillet, la famille d’Angennes et ses proches inventent une nouvelle sociabilité qui trouve sa traduction dans des romans et des pièces de théâtre au succès inégalé, que leurs nombreuses éditions démontre amplement.

 

Les historiens de la littérature ont étudié de longue date ce courant de création et mis en avant son originalité qui ne trouve pas d’équivalent dans les grandes métropoles de l’Occident. Loin d’en moquer la préciosité comme le fit en son temps Molière, ils ont souligné son raffinement et sa variété et montré comment ce modèle littéraire basé sur les péripéties amoureuses était devenu un modèle de vie.

 

Curieusement, l’ampleur du phénomène n’a pas entrainé de questionnement sur d’éventuels influences, en particulier dans le domaine de la création artistique. Cela est d’autant plus étonnant que les publications « précieuses » avaient besoin d’illustrations et qu’à défaut de texte, la société française ne dédaignait pas l’image. Cela est tout aussi singulier quand le pittoresque, le pastoral ou même l’oriental ont donné à ces romances un cadre renouvelé, sans équivalent.

 

On comprend dès lors l’intérêt de rassembler autour de ce « courant précieux » les spécialistes de l’art français de la première moitié du XVIIe siècle et de les interroger sur les éventuels connivences qui ont pu exister entre la littérature précieuse et les beaux-arts. Y eut-il un courant artistique précieux, quels en furent les interprètes et les différentes formes d’expression, tel est l’objet du colloque organisé les 27 et 28 octobre 2023 au château de Bournazel.