Créateur d’une expérience sensible et sensuelle, le compositeur en tant qu’homme ne se pose pas nécessairement la question du lien entre inspiration et sentiment spirituel. Si la foi est une évidence pour Olivier Messiaen, dans sa conviction profonde et la constitution de son œuvre, elle ne prend une place radicale chez Franz Liszt que dans les vingt dernières années d’une vie sentimentalement trépidante, et souvent mondaine. Quant à Francis Poulenc, élevé dans une foi catholique intense, s’en étant détourné après la mort de son père, il reçoit à Rocamadour « le coup de poignard de la grâce » face à la statue de la Vierge Noire. Enfin, qu’en est-il de Gabriel Fauré, à la foi supposée peu profonde, que son rôle d’organiste a pourtant placé si souvent au cœur du déroulement liturgique ?
Lors de ce concert, nous mettrons face à face des œuvres aux inspirations parfois contrastées, éclairées par les mémoires et correspondances de quatre compositeurs.