EN LIGNE - " Pablo Picasso et Gertrude Stein : l'invention du langage "
Par Lauranne Corneau
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Organizer
Lauranne Corneau // CHEMINS FAISANT...

LA CONFERENCE EN DEUX MOTS

 
Gertrude Stein...
Ce nom vous dit peut-être vaguement quelque chose ? Ou absolument rien ?
Pourtant, sans elle, l'art moderne n'aurait peut-être pas éclos aussi vite.
Car c'est bien cette Américaine (1874-1946) qui, à peine installée à Paris, va soutenir cet art si étrange qui fait rugir autant les couleurs posées sur la toile par ceux qu'on appelle les "Fauves", que le public et la critique découvrant ces œuvres au Salon d'Automne en 1905. 
Gertrude et son frère Leo, eux, n'ont pas froid aux yeux : ils achètent un Matisse au Salon, qui vient rejoindre l'embryon d'une collection jusqu'alors tournée vers la peinture de Cézanne - tout aussi incomprise, à vrai dire.
Mais la vraie rencontre, celle qui va bouleverser le cours de cette histoire de l'avant-garde qui s'écrit, a lieu en 1905 au Bateau-Lavoir. Gertrude y fait la connaissance d'un jeune artiste immigré, comme elle : Pablo Picasso !
Entre eux, c'est comme une évidence. Car, à défaut de parler la même langue, tous deux vont construire un langage commun, au gré de leurs rencontres, dans l'appartement des Stein, ce saint des saints où toute la nouvelle peinture peut être vue et enfin comprise. 
Lui prend les pinceaux, elle, la plume et, se nourrissant de leurs discussions, ils s'attèlent à l'écriture de ce nouveau langage du XXe s, rompant radicalement avec les formules du passé qu'ils jugent surannées.
C'est bien cette complicité esthétique-là qui mena Picasso au Cubisme, mais c'est aussi grâce au soutien financier de Gertrude (qui lui achetait ses toiles) qu'il put persévérer et entraîner Braque dans l'aventure.
Voilà donc le portrait que nous avons l'habitude de brosser en Europe : celui d'une femme moderne, ouverte, ne possédant pas les codes du bon goût académique, doublée d'une collectionneuse visionnaire.
Mais ce que l'on ignore souvent, c'est que Gertrude Stein est un monument de la littérature américaine, étudiée aujourd'hui par tous les lycéens Outre-Atlantique, dont la radicalité et la modernité irriguèrent et irriguent encore la pratique d'un grand nombre d'artistes !
Gertrude Stein n'a pas seulement soutenu des artistes plasticiens, elle a également aidé les jeunes écrivains de l'entre-deux-guerres, auxquels elle donne le nom de "Lost Generation". Mais elle était elle-même une grande écrivaine dont on recherchait les conseils.
Ayant toujours écrit en anglais et publié ses ouvrages aux Etats-Unis, c'est la scène américaine d'après-guerre en mal de modernité qui est allée puiser au plus profond de l'oeuvre steinien. Toutes les disciplines s'en sont emparées : la musique (John Cage), la danse (Merce Cunningham, Luncida Childs, Anne Teresa de Keersmaeker), le théâtre (mouvement Off-Broadway), l'art vidéo (Bruce Nauman), la peinture (Robert Rauschenberg, Jasper Johns), la sculpture (Carle Andre, Joseph Kosuth), l'art cinétique (Marcel Duchamp).
Encore aujourd'hui, les artistes (Américains mais pas seulement) puisent au coeur de ce répertoire, réactualisant ses formules en les adaptant aux questionnements d'un siècle que Gertrude Stein n'a pas connu : le XXIe siècle.