Dans Antigone de Sophocle, une jeune femme révoltée défie la loi du roi Créon, lequel lui interdit d’enterrer son frère Polynice, considéré comme un traître à l’État. Mais Antigone pense que la loi divine et morale est plus importante que la loi injuste des hommes. Elle insiste alors pour accomplir le rituel sacré et enterre son frère bien qu’elle sache qu’elle risque la mort. Ce geste fait d’elle un symbole de résistance, de fidélité et de dignité humaine face à un pouvoir tyrannique qui nie le droit au deuil et à l’enterrement. De la même manière, le peuple palestinien, en particulier à Gaza, aujourd’hui, vit sous le siège et l’agression continue et cherche à exercer ses droits les plus simples.

Quelle est la différence entre Créon et un général qui assiège Gaza ? Quelle est la différence entre Antigone et une mère palestinienne qui retire son fils des décombres en disant : « Il faut qu’on l’enterre » ? Ici le narrateur traverse le temps entre Thèbes l’ancienne et Gaza d’aujourd’hui. Il tient les deux récits dans ses mains et dit aux spectateurs : "Ce n’est pas seulement une pièce de théâtre, c’est un miroir. Antigone, c’est nous."