Lors de cette conférence, Marie-Hélène Gatto, commissaire de l’exposition, propose de retracer cette aventure artistique et commerciale singulière.
Le Printemps fait figure de précurseur en fondant dès 1912 Primavera, dirigé Charlotte Chauchet-Guilleré. Dans les années 1920, ses concurrents, Les Galeries Lafayette, Le Bon Marché et les Grands Magasins du Louvre, se dotent également d’ateliers de création. Dirigés par des artistes décorateurs de renom – Maurice Dufrène pour La Maîtrise, Paul Follot pour Pomone, Étienne Kohlmann pour Studium Louvre…. – ces ateliers font travailler des dessinateurs et dessinatrices talentueux qui inventent de nouveaux motifs déclinés sur tissu ou en papier peint, des objets décoratifs et des meubles modernes.
Présentés dans les espaces dédiés des grands magasins ou lors de salons (Salon des artistes décorateurs, Salon d’Automne…), ces ensembles mobiliers diffusent auprès d’un large public les tendances modernes.
Préparée depuis plusieurs années, l’exposition de 1925 est un moment exceptionnel d’émulation et de valorisation pour les ateliers d’art. Chacun dispose d’un pavillon dédié sur l’esplanade des Invalides, réalisé avec l’aide de grands artistes. Par son luxe et son raffinement, l’exposition marque le triomphe d’un art décoratif français à la fois moderne et respectueux de ses traditions. Dans les années qui suivent, certains artistes plus avant-gardistes vont s’en affranchir. Ils et elles dessinent des objets aux formes plus géométriques en se concentrant sur la fonction, utilisent des matériaux nouveaux. Là encore, les ateliers d’art des grands magasins seront présents et participeront à la diffusion de ce nouvel Art déco.