Un concert-spectacle autour des Métamorphoses de Richard Strauss,
pour septuor à cordes
Avec les musiciens de la troupe du Centre de musique de chambre
Magdalēna Geka, violon ; Vassily Chmykov, violon ; Vladimir Percevic, alto ; Clement Pimenta, alto ; Johannes Gray, violoncelle ; Bo-Geun Park, violoncelle ; NN, contrebasse ; Kojiro Okada, piano
Film d’animation Chronos Production
Scénographie, costumes, lumières Camille Dugas
Direction musicale, conception et mise en espace Jérôme Pernoo
Programme
Beethoven : Variations Eroïca pour piano
Fauré : Papillon
Gyorgy Ligeti : Métamorphoses nocturnes
Richard Strauss : Métamorphoses, pour septuor à cordes
Sur des textes d’Ovide, Goethe, Kafka, Giraudoux
Film d’animation Chronos Production
Scénographie, lumières et costumes, Camille Dugas
Direction artistique et mise en espace, Jérôme Pernoo
Le 13 mars 2020 au soir, tous les rideaux de scène sont tombés. Nous « étions en guerre » contre un ennemi invisible, un virus capable de tuer des milliers de gens, à travers le monde. Nous étions interpelés et stoppés net dans notre folle course en avant. « Il faudra nous métamorphoser » nous a-t-on dit ! Et trouver la voie de la sagesse pour répondre aux défis écologiques et humains qui s’imposent maintenant.
Presque 75 ans plus tôt, 12 avril 1945, Richard Strauss achève les Métamorphoses. Nous sommes là au sortir d’une guerre, la vraie, celle qui a détruit physiquement et moralement le monde entier !
Comment interpréter cette réponse musicale, après l’anéantissement moral d’une Europe, défigurée par le nazisme ? Déploration ou message d’espoir ? Déploration douloureuse bien sûr, d’un musicien allemand, humaniste convaincu, attaché aux Lumières civilisatrices, comme la citation de la « marche funèbre » de la 3e symphonie de Beethoven nous le laisse entendre.
Mais aussi message d’espoir même s’il est inutile de se retourner. Finies les certitudes sur le genre humain, les Lumières se sont éteintes !
Strauss, avec cette œuvre, revient à la musique instrumentale pure de ses débuts, comme pour mieux refermer la boucle au soir de sa vie. Seule reste alors une foi infinie dans la douceur sinueuse de la métamorphose, douceur que Strauss traduira si magnifiquement dans les sinuosités de ses mélodies. Des sinuosités comme l’expression de l’Incertitude comme seul espoir possible.
Créé le 10 mars 2020 à la MC93 (Bobigny), nous avons souhaité reprendre ce concert-spectacle, construit avec le film d’animation de Chronos Production, dont la ligne blanche, nue et continue, dessine le fil de la vie, jusqu’à la délivrance d’un lever de soleil avec Ovide, Goethe, Kafka, ou encore Giraudoux comme mentors.