Dans le fracas des tranchées de la Grande Guerre, des vies basculent, des visages s’effacent. Au Val de Grâce, un service spécialisé tente de redonner à ces soldats défigurés une apparence humaine. Mais recoudre les chairs n’est qu’une première étape : il reste à reconstruire des existences brisées.
Eugène revient du front dépouillé de son identité, marqué à jamais du sceau des « gueules cassées », ces héros relégués à l’ombre d’une victoire trop chère. Dans les couloirs de l’hôpital, il croise des médecins visionnaires comme Morestin et Noël, des infirmières attentives, la fougue indomptable du colonel Picot ainsi que la passion inextinguible et la volonté de fer de Sarah Bernhardt. S’ouvre alors à lui un champ de bataille insoupçonné : celui de la scène. Là, les plaies deviennent masques, et la parole, plus forte que le silence, trace un chemin de renaissance.
Commence alors un chemin d’alchimie : du désespoir à l’art, de la cendre au verbe. Le théâtre devient abri et révélation, un lieu où l’on apprend à habiter ses cicatrices, à transformer la douleur en éclat, le manque en puissance.
Les Vibrants résonne comme une fable ardente : une méditation sur la fragilité des corps, la force de l’esprit, et l’éternelle promesse de l’art qui, toujours, rend à l’homme sa lumière.