Samedi 10 mai à 20h30 et le Dimanche 11 mai à 17h.
le monologue de Serge Valletti
Monsieur Armand dit Garrincha
Une lecture adaptée et interprétée par:
Frédéric Faure
Au départ de la pièce de Serge Valletti, il y a un entrefilet du journal L’Équipe évoquant le grand joueur de football brésilien Manoel dos Santos, surnommé Garrincha, qui manifeste à un ami sa volonté d’aller rejouer une dernière fois. Le dramaturge fait de cette étincelle le moteur de son écriture : « Comment exprimer et rendre palpable cette furieuse envie de jouer comme un enfant qui ne nous lâche jamais, même à l’article de la mort ? »
Pour rendre hommage à cette immense figure du football qu’est Garrincha, Serge Valletti prend le détour de la fiction et crée Monsieur Armand, narrateur à la mémoire chamboulée, qui passe du coq à l’âne, en mêlant les exploits footballistiques de son héros aux anecdotes et aléas de sa propre existence.
C’est sur le terrain des mots que se déroule le match de cette lecture. Un marquage serré, peu de temps morts, beaucoup d’actions, souvent comiques. Une tactique de l’hors-jeu contre le tic-tac de la montre. Des nostalgies en pointe dans des angles impossibles, et des tentatives de débordements sur des questions centrales sans réponse.
Garrincha a de naissance les jambes courbées et inégales, il transforme d’instinct ce handicap en atout et ses dribbles
chaloupés deviennent insaisissables. Car il aime jouer en riant, on le surnomme «alegria do povo » (joie du peuple). Issu d’une famille
pauvre d’origine amérindienne, il travaille dans l’usine de textile de Pau Grande : l’America Fabril. C’est dans le club de cette
usine qu’il se fait remarquer. Sa réputation grandit vite, il intègre le Botafogo et devient avec la Seleçao deux fois champion du
monde, en 1958 et 1962. Cet homme simple à l’âme d’oiseau (son surnom, Garrincha, désigne un petit oiseau du Brésil qui préfère mourir que de se laisser attraper) montre des failles. En pleine gloire, il se met à boire, quitte femme et enfants pour épouser en seconde noce la très
populaire chanteuse de samba Elza Soares. Sa santé décline, il joue dans des clubs de second rang — mais garde jusqu’au bout
cette envie irrépressible de jouer
(Durée du spectacle : 60 minutes)
Bio. Auteur des textes Calaisiennes (Po&sie) et L’Éclipse à Londres (remue.net), Frédéric Faure est comédien, il joue actuellement une adaptation du roman de Bohumil Hrabal, Une trop bruyante solitude, et fait des lectures de l’œuvre poétique de Kenneth White, du Grand Rivage au Mémorial de la terre océane.