Considérée comme une « déviance » – parce qu’opposée à l’idéologie familialiste (et bourgeoise) qui tend à s’imposer –, l’homosexualité fait l’objet de nombreux discours (médicaux, juridiques ou policiers) et de représentations, notamment photographiques, homophobes au long du XIXe siècle.
Pourtant, dès les années 1870, on observe en France, et plus largement en Europe, une libération de la parole « pédéraste ». Tandis que de nombreux patients, diagnostiqués « invertis », prennent la plume pour s’opposer à l’autorité des médecins (psychiatres et aliénistes), des artistes homosexuels – qu’ils soient écrivains ou photographes –, exploitent leurs talents pour offrir une image sublimée des amours entre hommes.
Parmi eux les cousins allemands Wilhelm von Gloeden (1856-1931) et Wilhelm von Plüschow (1852-1930), dont les œuvres ont influencé certains auteurs contemporains, comme Achille Essebac (1868-1936), photographient une homosexualité rêvée à laquelle l’Italie du temps fournit le cadre idéal.
Nicolas Duriau est ancien aspirant du Fonds de la Recherche Scientifique (F.R.S.-FNRS) et Docteur en Langues, Lettres et Traductologie de l’Université libre de Bruxelles (ULB).
Sa thèse de doctorat (« Prostitués » avant la lettre ? Écrire les prostitutions au masculin, du roman du libertinage au roman proustien, 1783-1922) porte sur les représentations de la/des prostitution/s masculine/s dans le roman d’expression française, du tournant des Lumières à l’entre-deux-guerres. Ses centres d’intérêt s’ancrent en histoire littéraire des XVIIIe-XIXe siècles étudiés au prisme des questions de genre, de prostitution(s) et d’homosexualité(s) masculine(s).
Ses trois derniers articles dans des revues à comité de lecture international (Romantisme, 2019 ; Études littéraires, 2021 ; Sextant, 2023) et le n°33 de la revue Contextes qu’il a co-dirigé cette année (Gender Studies et sociologie de la littérature : perspectives croisées) en témoignent.