Le programme s'articulera autour de la musique française, laissant une part belle à l'opéra et aux mélodies grâce par la présence de la soprano Chloe Jacob sur les plus belles pages de Berlioz, Bizet et Saint-Saens. Le quintette à vent forme ainsi l'écrin orchestral de cette perle vocale. Le compositeur Jacques Ibert vient compléter par sa musique colorée et lumineuse ce programme digne d'une scène d’opéra !
Les nuits d’été
En 1829, Berlioz réunit neuf poèmes de Thomas Moore qu'il a mis en musique, et les publie en un recueil qu'il intitule d'abord, traduisant le titre anglais de Irish Melodies en Mélodies irlandaises. C'est à partir de ce moment qu'on parle de "mélodie" pour désigner, comme le définit le Larousse "un poème chanté avec accompagnement, dans la musique française". Berlioz ne sait pas encore qu'il a signé "l'invention de la mélodie française" et il continue à appeler "romance" ou à ne pas appeler du tout, plusieurs pièces que nous nommons aujourd'hui "mélodie". Jusqu'au jour où il découvre le recueil de Théophile Gautier La Comédie de la Mort, publié en 1838. Berlioz choisit d'abord quatre poèmes qui l'inspirent particulièrement, deux assez souriants Villanelle et Barcarolle dont il va changer le nom en L'île inconnue. Ce seront les deux mélodies extrêmes. Au centre, il place Le Spectre de la rose et avant Absence. Grâce à la date de l'article de la Revue et Gazette musicale, 4 juillet 1841, nous apprenons l'époque de publication des Nuits d'été de Berlioz . Voilà les seuls éléments pour situer ces mélodies dans le catalogue de Berlioz. Lui-même n'a rien écrit à leur propos, ni dans sa correspondance, ni dans ses articles de critique musicale, ni dans ses Mémoires.
Laissons-nous porter par ces sons joyeux ou plaintifs dont Berlioz seul a le secret !