Ce disque Schumann est l'aboutissement d'une démarche artistique globale, plurielle, imaginant différents axes de lecture à travers notamment le symbole de l'hermaphrodite, figure mythologique masculine et féminine, à la fois brisée et unifiée. Elle fait naturellement écho à la poésie du « double » schumannien, le « doppelganger » : Eusébius et Florestan.
La clarinette a été la source d'inspiration de ces dernières oeuvres de Brahms. Un siècle plus tôt, l’amitié entre le clarinettiste Stadler et Mozart culminait avec le sublime concerto K 622, comme un adieu lumineux. Ici, les adieux sont en clair-obscur.
Souvent, la clarinette semble agir comme la madeleine de Proust. Sa douceur nostalgique convoque les souvenirs, et conduit à l’introspection.
Puccini dans Tosca, choisit la clarinette pour introduire le magnifique air "E lucevan le stelle". Mario, aux portes de la mort, regarde les étoiles et se souvient des jours heureux. Et la clarinette chante.
Alors que l'inspiration s'était tarie, Brahms est tombé sous le charme de la clarinette de Mühlfeld et il a trouvé là le moyen d'expression de ce qu'il appelait son "automne intérieur", délivrant ainsi ses passions ultimes. »