Vernissage, suivi d’une rencontre et d’une lecture théâtraleExposition présentée du 10 novembre au 15 décembre 2024
Du 10 novembre au 15 décembre 2024, le Centre d’Art et de Culture accueille un événement polyvalent dédié à l'œuvre et à la vie d'Anna Waisman, figure importante et encore méconnue de l'art du XXe siècle. Cette programmation offre aux visiteurs une immersion dans l'univers d’une artiste hors du commun.
Anna Waisman émerge tel un phénix des cendres de l'Europe d’après-guerre. Née en 1928, elle trouve refuge dans la grâce de la danse, s'élevant des planches de l'Opéra de Strasbourg jusqu'aux Ballets d'Amérique latine. Mais sa quête insatiable de perfection finit par consumer son corps de danseuse.
En 1958, telle une alchimiste moderne, Waisman transmute sa passion du mouvement en art plastique. Armée d'un simple tournevis et de tenailles, elle fait des berges de la Seine son atelier à ciel ouvert, sculptant les vestiges du viaduc d'Auteuil. De ces pierres délaissées nait un langage artistique unique, où figures bibliques et réminiscences de danse s'entremêlent dans une esthétique néo-figurative qui saisit le sculpteur Zadkine.
Au fil des décennies, son art se métamorphose sans cesse. Des sculptures de lettres hébraïques sensuelles aux huiles sur papier dialoguant avec Soulages, en passant par des sculptures de papier déchiré et des collages électroniques, Waisman ne cesse d'explorer les frontières de la création. Son œuvre, véritable kaléidoscope artistique, transpose l'énergie du mouvement dans la matière, insufflant vie à la pierre et rythme à la peinture.
Créatrice du mémorial des martyrs juifs de la barbarie nazie à Sarcelles, Anna Waisman laisse à sa mort en 1995 un héritage artistique aussi riche que diversifié.
Son parcours atypique de la scène à l'atelier témoigne d'une vie consacrée à l'art sous toutes ses formes, une quête perpétuelle de beauté et d'expression qui marqua le XXe siècle de son empreinte singulière.
16h30 / 17h30 – Galerie Claude Kelman
Vernissage de l’exposition Hymne à la vie
L’exposition d’ouverture de la galerie Claude Kelman du Centre d’Art et de Culture nous offre une rétrospective des œuvres les plus marquantes d’Anna Waisman.
Partie du point et du trait, elle a cherché à comprendre comment se formait un corps dans l’espace. Puis elle s’est mise à travailler sur le fil, qui matérialise l’espace invisible, rendant cette énergie tangible.
Des peintures aux sculptures, en passant par ses collages et ses déchirures, cette exposition retrace l'évolution artistique permanente de cette pionnière de l'art contemporain, qui n’a cessé de célébrer la vie et le mouvement.
Cet hymne à la vie est une alchimie de la science, de la mystique et du corps.
Les visiteurs pourront ainsi apprécier la richesse de son travail et la profondeur de sa vision créatrice.
17h30 / 19h30 – Auditorium de l’Espace Rachi
Conférence et lecture théâtrale autour de la correspondance entre
Anna Waisman et André Neher
17h30
Anna Waisman et la main de Dieu, une mystique juive en France au XXe siècle
Conférence de Vincent Peillon, ancien ministre de l’Education nationale, présentée et animée par Samuel Blumenfeld, journaliste au Monde et fils unique d’Anna Waisman.
De 1962 jusqu'à la mort d'André Neher en 1988, Anna Waisman entretient une correspondance avec cette figure majeure du renouveau du judaïsme français. Leurs échanges portent sur le travail artistique de Waisman autour des lettres hébraïques et sa quête spirituelle. Neher, fin connaisseur de la tradition juive, l'encourage et l'éclaire sur les significations profondes contenues dans les formes de l'alphabet hébreu qu'elle explore plastiquement.
Cette correspondance, témoignant d'une profonde amitié intellectuelle, révèle le cheminement de Waisman dans sa redécouverte du judaïsme à travers son art abstrait, ainsi que ses doutes et difficultés personnelles.
Récemment publiée aux éditions de l’éclat avec le soutien de la Fondation André et Rina Neher, elle offre un aperçu unique du dialogue entre la création novatrice de d’Anna Waisman et la pensée du philosophe André Neher.
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Vincent Peillon
Agrégé et docteur en philosophie, il a été enseignant-chercheur avant de devenir ministre de l’Éducation Nationale de 2012 à 2014. Il conserve une approche réflexive de philosophe, défendant une vision humaniste de l'éducation. Écrivain et essayiste, ses ouvrages mêlent réflexion philosophique, autobiographie intellectuelle et engagement citoyen. Intellectuel français atypique, il cultive une démarche conceptuelle singulière qui traverse l'université, la politique et la littérature.
18h30
« Cette chose indispensable qui reste invisible et que je sais voir et entendre »
Lecture théâtrale de morceaux choisis de la correspondance d’Anna Waisman avec André Neher, par Flore Grimaud, autrice, comédienne et Yannick Debain, comédien et metteur en scène.
Cette lecture théâtrale permet de recréer la profondeur de ce dialogue épistolaire hors norme, à la croisée de l'art, de la philosophie et de l'intime. Une plongée dans la quête existentielle et créatrice d'Anna Waisman, guidée par la pensée d'André Neher.
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Flore Grimaud prête sa voix à Anna Waisman
Artiste polyvalente, autrice et comédienne, elle construit une démarche originale qui mêle toutes ses pratiques artistiques.
Flore Grimaud écrit et joue des histoires pleines d'émotions, de secrets, de sensations, de poésie, mêlés de souvenirs intimes et de destins romanesques.
Yannick Debain prête sa voix à André Neher
Il est à la fois comédien et metteur en scène. Au théâtre, il a joué notamment dans des mises en scène de Georges Wilson, Michel Galabru, Marcel Maréchal, et Robert Hossein. Il est associé de l’école d’art dramatique, la Volia.