Felix Mendelssohn et Franz Schubert ont tous les deux 30 ans lorsqu’ils composent ces trios, mais paradoxalement ce sont des œuvres de maturité puisqu’ils disparaitront tous les deux prématurément, le premier à 38 ans et le second à 31.

12 ans séparent les deux œuvres mais un même souffle romantique irrésistible les traverse, leur assurant une postérité égale. 

Le Trio Isoir-Degand-Boullenois, trois générations d'artistes normands, les interprétera sur instruments historiques, dans leurs couleurs originales.

Le piano autour de 1830, alors en pleine évolution dans toute l’Europe, reste à Vienne encore dans l’esprit des pianofortés mozartiens : son ambitus n’est pas encore définitif et plus restreint, sa taille plus petite, et c’est encore un instrument de salon qui recherche plus la variété et la qualité de timbre que la puissance et l’efficience. 

De même, violons et violoncelles sont en pleine mutation en France (le célèbre luthier Jean-Baptiste Vuillaume change la barre d’harmonie et le renversement du manche pour gagner en puissance et en vitesse d’émission, tandis que François-Xavier Tourte fonde l’archet moderne), mais ces petites révolutions tardent à infuser la pratique viennoise. 

Le piano adéquat, les cordes en boyau et les archets spécifiques permettent à nos artistes d’aller au plus près de la partition : leurs équilibres, dynamiques et couleurs vous feront redécouvrir ces deux chefs-d’œuvre intemporels.