“Monsieur le Maestro,

Je me permets de vous écrire pour savoir si vous pourriez prendre mon fils Tonycello à l’essai dans votre orchestre. Depuis tout petit, il en rêve. C’est vrai que jusqu’ici il n’a pas réussi mais je vous assure qu’il travaille. Je l’entends dans sa chambre et il arrive maintenant à jouer presque en même temps que le disque. Mon mari vient de lui acheter un pupitre, un métronome et une méthode de solfège qu’il doit toujours lire avant de venir manger. La dernière fois qu’il a joué à l’anniversaire de mémé tout le monde a trouvé qu’il avait fait beaucoup de progrès, et il ne s’est pas arrêté de tout le morceau. Pour vous c’est pas grand chose un violoncelliste de plus ou de moins mais pour nous je vous assure qu’on serait content de le voir au moins une fois dans un orchestre, histoire qu’on ne fasse pas tout ça pour rien. Surtout ne lui dites pas que je vous ai écrit, et merci d’avance pour votre aide, sincèrement,
 

Maman Tonycello”

 

Né à Lille à l’aube des années 1980, Antoine Payen attaque le violoncelle par la face nord à l’âge de 7 ans... De l’école municipale de Roubaix aux conservatoires de Lille et de Rueil-Malmaison, il décroche le DE, diplôme d’état, de professeur de violoncelle et l’agrégation de musique. Il démarre donc une première vie professionnelle dans le beau métier d’enseignant auprès de collégiens. L’humour et le détournement n’étant jamais bien loin de ses cours, la pratique du métier l’a aguerri à la discipline délicate de captiver un auditoire. C’est ce qu’il continue à faire avec son nouveau public de spectateurs - jeunes ou moins jeunes - à travers son personnage Tonycello, adepte du burlesque et de l’absurde. En 2009, il obtient un poste de violoncelliste titulaire à l’orchestre de Limoges et du Limousin. Il fonde en parallèle le quatuor à cordes Winston, défendant un répertoire éclectique de musiques populaires dans les lieux les plus divers. Il défend l’idée d’une musique pour tous, en militant dans une association de musiciens amateurs de tous niveaux, Music for Europe. Grand connaisseur du répertoire de la chanson française, il crée le spectacle Chansons pauvres... à rimes riches, mixant son plaisir à jouer de son instrument à celui de chanter des textes inspirant la réflexion, l’humour et une pointe d’engagement certain. Il glanera ainsi ses premières « victoires de sa musique » : deux Prix du public à Lyon (Espace Gerson), Prix du festival Intercommun’hilarité du Nord-Pas-de- Calais, Coup de cœur France-Inter, P’tit Molière du meilleur spectacle musical (2013).