Visite d'atelier avec l'artsite, suivie d'un apéritif convivial.
Carlos Kusnir est apparu en pleine lumière, en 1985, à la Galerie de Paris qui exposait essentiellement des artistes utilisant l'objet. Peintre, profondément peintre, il intégrait alors et intègre toujours des objets dans sa peinture, autour de sa peinture, débordant de toute part, refusant les limites du tableau.
Objets familiers –balais, cordes à linge, planches à repasser – posés négligemment sur les tableaux eux-mêmes où à côté, comme oubliés ...– figurent dans l'exposition de Carlos Kusnir au 19 CRAC à Montbéliard qui succède, au même très haut niveau, à une série de manifestations de l'artiste, à Sérignan (2009), au Garage à Bethune (2012), aux générateurs à Gentilly (2013) où il a pu développer son oeuvre orchestralement plus encore que théâtralement dans l'espace. » - Extrait du texte de Michel Nuridsani, dans la revue « Rendez-vous » 2013
Une introduction par l'artiste:
« C'est difficile de parler de soi quand on est moi. Je suis arrivé en France en 1979 grâce à une bourse octroyée par le Ministère des affaires étrangères français à la suite d'une exposition que j'avais faite à Buenos Aires. Une première résidence à la Cité des Arts (Paris) m'a permis de travailler et de commencer à réaliser des expositions qui, au fur et à mesure sont devenus nombreuses (Galeries, Centres d'art et Musées). Difficile de situer mon travail. Mais si je dois aujourd'hui le résumer en quelques mots je dirais que les enjeux qui l'animent sont multiples et paradoxales, car en même temps que je porte en moi des acquis de la peinture européenne, je garde en mémoire le vécu d'une ville « excentrée » avec une forte population mélangée (Coluche disait que dans le monde il y a plus d' étrangers que de français...et françaises). Ce mélange m'a permis de garder une certaine liberté et -peut-être - porter un autre regard sur la scène artistique. Je pense que mon travail porte les mémoires de cultures différentes. Je mets en jeux des gestes et des comportements plastiques différents qui me permettent l'orchestration d'une certaine polyphonie : d'abord la peinture (surtout la peinture), mais aussi la mise en espace de cette peinture, les techniques d'impression, et le passage par des formats très différents. J'aime aussi profiter des expositions pour créer à chaque fois des situations différentes. »
Carlos Kusnir