Massinissa Selmani

Né en 1980 à Alger. Vit et travaille à Tours.
Diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’art et de design de Tours en 2010.

Artiste représenté par la galerie Anne-Sarah Bénichou

 

Après des études en informatique en Algérie, Massinissa Slemani intègre l’Ecole supérieure des Beaux-arts de Tours.

Il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger. Lauréat du prix Art collector et du Prix Sam en 2016, il a aussi été́ exposé à la Biennale de Dakar en 2014, à la première triennale de Vendôme et à la biennale de Lyon en 2015, la biennale d’architecture d’Orléans en 2017, ainsi qu’à la Biennale de Köchi-Muziris en Inde en 2023.

 

En 2023, Massinissa Selmani a été́ nommé pour le Prix Marcel Duchamp. Son travail a été́ salué par une mention spéciale du jury à la 56e biennale de Venise (All the World’s Futures, commissariat d’Okwui Enwezor en 2015).

Les œuvres de Massinissa Selmani trouvent leur origine dans les actualités politiques et sociales, issues de coupures de presse qu’il collectionne depuis de nombreuses années. Par la confrontation et la juxtaposition sans cohérence logique de ces éléments réels, il crée des scènes énigmatiques et ambigües. La forme documentaire, le processus narratif et fictionnel se placent en effet au cœur des recherches de Massinissa Selmani.

 

Son travail évolue vers une recherche sur les formes dessinées et leur mise en volume. Ainsi, il expérimente le dessin sous toutes ses formes : sur papier, calque, animation et plus récemment sur des sculptures conçues comme des dessins dans l’espace. À travers son approche expérimentale du dessin, Massinissa Selmani joue sur la frontière du réel et de l’irréel, du comique et du tragique, caractéristique  de son œuvre.

 

« Je suis obsédé par l’idée de faire de l’art avec le minimum de moyens »

 

Délicat, épuré́, le travail de Massinissa Selmani plonge pourtant dans les strates épaisses de l’Histoire.

 

 

Avec cette exposition au Château de Servières, Massinissa Selmani poursuit ses travaux sur les conférences de Louise Michel en Algérie en 1904.

Figure majeure de l’anticolonialisme, son parcours de militante inlassable, l’a conduite à soutenir, au-delà̀ de la Commune, les révolutionnaires algériens et les Kanaks en Nouvelle-Calédonie. Ce combat, loin d’appartenir au passé, résonne avec une actualité́ brûlante tant les tensions et les revendications de ces luttes demeurent aujourd’hui au cœur des enjeux politiques et identitaires.

 

La première restitution de ce travail avait été́ présentée au Palais de Tokyo en 2018. Aujourd’hui, c’est à Marseille, ville où Louise Michel  est décédée en 1905, que l’artiste ancre ce nouvel opus, renouant ainsi avec une mémoire militante et universelle.