Plus de la moitié des apports azotés en agriculture proviennent d’engrais de synthèse, dont la fabrication est tributaire de produits pétroliers. Le phosphore et la majorité des autres nutriments sont extraits de gisements fossiles principalement situés à l’étranger. Le phosphore est ainsi classé, depuis 2014, comme matériau critique pour l’approvisionnement de l’Union européenne. Ce phosphore fossile et les hydrocarbures utilisés pour fabriquer des engrais azotés synthétiques vont connaître une forte diminution de leur disponibilité pour l’agriculture.
Au sein des eaux usées domestiques, les excrétas (urines et matières fécales) ne représentent qu’1% du volume mais près de 90% de l’azote et 70% du phosphore. De plus, les urines, quasi exempte de bactéries, représentent déjà près de 80% de cet azote et 40% de ce phosphore. Récupérer ces nutriments à la source, permettrait de les substituer aux engrais de synthèse avec de multiples co-bénéfices.
Les rejets résiduels d’azote et de phosphore des eaux usées issues des stations d’épuration franciliennes sont faiblement dilués dans la Seine (contrairement au Rhône). La baisse de débit prévue et la croissance de la population francilienne sont susceptibles de provoquer un effet ciseaux impactant l’état écologique des rivières et de la Seine. Des investissements importants ont été réalisés pour mettre les stations à niveau qui atteignent aujourd’hui un optimum entre le coût et les performances attendues.
L’objectif de cet atelier est de porter à connaissance des collectivités franciliennes et des divers aménageurs les enjeux liés à la séparation à la source et les solutions techniques qu’elles peuvent mettre en place en fonction de leur territoire.
Cet atelier s’adresse aux services en charge de l’assainissement, de l’urbanisme, de l’agriculture et de l’environnement dans les collectivités territoriales franciliennes, aux syndicats intercommunaux, bailleurs sociaux, sociétés d’aménagement et promoteurs privés.