1866.
Cette année-là, naissait à Honfleur un compositeur qui allait révolutionner la musique, défier les conventions et inspirer des générations d’artistes : Erik Satie. Ni tout à fait classique, ni vraiment moderne, Satie a tracé une voie unique, entre minimalisme, humour et avant-garde. Son parcours, aussi atypique que son œuvre, en fait une figure incontournable de la fin du XIXe et du XXe siècle.
Erik Satie, c’est d’abord l’histoire d’un autodidacte, rejeté par le Conservatoire de Paris, qui se forge une identité musicale en marge des institutions. Il compose des pièces courtes, mystérieuses, parfois provocantes, comme les Gymnopédies ou les Gnossiennes, qui refusent les codes traditionnels. Il fréquente les cabarets, écrit pour le théâtre, invente des formes nouvelles. Satie, c’est aussi l’homme des paradoxes : à la fois solitaire et entouré d’artistes, mystérieux et facétieux, pauvre et visionnaire.
Mais Satie, c’est surtout un passeur. Son influence s’étend bien au-delà de la musique : il inspire les surréalistes, les dadaïstes, les cubistes. Debussy, Ravel, Stravinsky, mais aussi Cocteau, Picasso ou même John Cage lui doivent une part de leur audace. Il préfigure le minimalisme, l’électroacoustique, et même la musique de film. Sans Satie, le XXe siècle artistique n’aurait pas la même couleur.
Cette année-là naissait Erik Satie, et avec lui, une nouvelle façon d’écouter, de créer, de penser la musique. Le Conservatoire vous propose de plonger dans son univers, de redécouvrir son génie inclassable, et de célébrer l’héritage d’un homme qui a osé être lui-même, contre vents et marées.