Dans son acception la plus générale, le terme « ontologie sociale » peut être compris comme l’extension de l’ontologie (la philosophie de l’être, de ce qui existe) aux normes institutionnelles et collectives dont dépend l’intelligibilité de nos actions et de nos concepts. Les déclinaisons de cette recherche sont innombrables, et s'étendent de l'étude spécifique d’objets et de construits sociaux (tels que l’argent, le genre, la race, les langues naturelles, les lois, etc.) à l’étude générale de la relation entre l’être humain et le monde social.
Initialement développée dans le cadre de la philosophie marxiste, le thème de l’ontologie sociale a été transformé par le « tournant linguistique », en particulier wittgensteinien, de la seconde moitié du XXe siècle et la conviction selon laquelle « notre langage et nos relations sociales constituent deux faces d’une seule et même réalité » (Peter Winch).
Ces questions et celles qui leur sont liées constituent l’intérêt scientifique du colloque Formes de vie et relativisme. L’objectif est de créer un espace de dialogue et de confrontation où une pluralité de perspectives philosophiques (marxisme, théorie critique, herméneutique gadamérienne, phénoménologie, philosophie du langage post-wittgensteinienne) pourront explorer et échanger concernant les défis posés par la fragilisation contemporaine des normes cognitives dans les sciences humaines.