Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux du Groupe de recherche sur l’écrit délibératif dans l’espace francophone, groupe né des renouvellements d’approches dans l’étude des écrits délibératifs et leur apport pour penser les activités politiques et administratives à l’échelle d’une institution. Plus qu’un simple réservoir de données historiques, ces documents constituent des fenêtres pour penser le gouvernement, à savoir la culture d’un corps politique avec ses acteurs, ses processus décisionnels et les intérêts collectifs qu’il administre au quotidien. À ces enjeux politiques s’ajoute celui de l’écrit. Conservé sous forme de registres ou de liasses, l’écrit délibératif suit souvent un modèle scriptural précis qui vise à coucher sur le papier les interactions verbales prononcées durant la réunion ou l’assemblée. L’unanimité des délibérants comme la dimension orale des procès-verbaux sont le résultat d’artifices narratifs mobilisés par les scribes. Loin d’être neutre, la mise par écrit des délibérations se situe ainsi au carrefour entre un modèle délibératif et un certain récit du politique tel que souhaite le conserver l’institution ou l’individu. La conservation et la qualification souvent postérieure de ces écrits a souvent conduit à gommer leur hétérogénéité et leur pluralité.
Cette rencontre vise d’abord à mettre en lumière les rapports étroits entre l’écrit délibératif et les enjeux politiques qui en dictent sa rédaction comme sa conservation et de mettre en regard les spécificités matérielles d’un écrit délibératif donné (support, forme, modèle, matériaux, traces d’usages) avec le contexte dans lequel il fut requis, élaboré, utilisé puis mis en archives.
Organisateurs :
- Rudi Beaulant, docteur, UMR 8589 LaMOP,
- Rémi Demoen, postdoctorant, Université Reims Champagne-Ardenne, projet ERC ROTAROM17
- Cléo Rager, maîtresse de conférences, Institut catholique de Paris, EA7403 Religion, Culture et Société
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Informations pratiques :