Fréquente pour parler du Moyen Âge, la notion de « symbole » soulève de sérieuses difficultés. D’abord, ses emplois contemporains coïncident mal avec ceux du Moyen Âge, du « symbole de foi » comme le Credo de Nicée – proclamé il y a 1700 ans – à la Théologie symbolique, ce livre perdu du pseudo-Denys. Ensuite, nos emplois contemporains sont eux-mêmes très divers, de l’« univers symbolique » des ethnologues à l’euro symbolique du juriste en passant par le registre symbolique du psychanalyste ou le courant symboliste en art et en littérature. D’une discipline à l’autre, le « symbole » ne cesse de varier. La difficulté redouble à propos du Moyen Âge, souvent crédité d’une « mentalité symbolique », donc moins rationnelle que la nôtre, comme s’il n’était pas le temps où les universités promeuvent dans tous les champs du savoir un idéal scientifique, c’est-à-dire fortement logicien et même syllogistique. Pourtant, même l’exégèse spirituelle de la Bible, si prégnante au Moyen Âge, traite moins de « symboles » à décoder que d’événements se répondant entre eux, autour d’un événement central. Il est donc temps de faire le point sur une notion glissante et de définir les sens divers qu’elle revêt. Que veut dire « symbole » dans les textes médiévaux ? Que veut dire « symbole » dans nos discours médiévistes, d’historiens de la philosophie, de la théologie, de la liturgie, de l’exégèse, de la littérature, de l’art, de la culture, des théories du langage, etc. ? 3) Quelles évolutions cette enquête révèle-t-elle à travers le Moyen Âge et du Moyen Âge jusqu’à nous ?
Informations pratiques :
- Evénement sur inscription obligatoire, en présentiel et distanciel
- Accueil au 74 rue de Vaugirard, Paris 6e
- Jeudi 4 décembre - Salle des Actes
- Vendredi 5 décembre - Salle B30
- Contact : recherche@icp.fr
Visuel : ms. Cambrai, BM 386 (0364), f. 2v, Apocalypse du IXe s.