La nuit tombée, des lampadaires vacillants éclairent les mastodontes de béton et les rues désertées ne se font guère accueillantes. Si les affres de la nuit accueillent souvent nos états d’âme, il existe pourtant dans la noirceur une beauté profonde et sans détour. C’est précisément cette dernière qui émane de l’album Among The Firs de Luje. Enregistré dans un refuge au milieu des forêts de sapins, le deuxième album des Lyonnais témoigne d’une volonté de puiser dans des sujets intimes tels que la perte de l’autre (« Don’t go », « Yeah », « Free Spirit ») mais aussi de s’exprimer sur des préoccupations communes à tous·tes comme la politique (« 89 », « All The Same ») ou encore l’éco- anxiété (« Nobody Speaks », « Too Cold »).
Dans ce deuxième album plus affranchi, entièrement auto-produit par la structure du groupe Machins Machines et à paraître chez Howlin’ Banana et Confiture Distribution, Luje se détache doucement des mélodies électro-pop qui peuplaient ses précédents efforts pour explorer des terrains plus abrupts et saturés, en consolidant ses fondations shoegaze. Un album uppercut où s’entrechoquent des percussions impétueuses, des nappes rétrofuturistes de synthétiseurs, des lignes de chants éthérées, et des notes de guitares tantôt incisives, tantôt enveloppantes. Un album refuge, rassurant et décadent, parfaite alternative pour se couper du monde et laisser ses émotions faire le reste.