Un jazz moderne, entre explosions brutes et mélancolie douce.
Avec Refuge, le trio MUNDUS construit une architecture moderniste solide, mais avec des fenêtres laissées ouvertes, quelque part entre le jazz contemporain, le groove et les échos lointains du hip-hop. À la barre : Victor Decamp (trombone et effets électroniques), Fabien Ghirotto (batterie) et Quentin Préver (orgue Hammond).
Derrière le mot Refuge, il y a cette tension : celle d'un extérieur hostile et rugueux, et d'un intérieur où vous pouvez respirer, un abri doux, vibrant de chaleur. Qu'est-ce que cela signifie vraiment de se sentir chez lui ? Victor Decamp tisse ici une réponse personnelle, plongeant dans la mémoire des lieux, des visages bien-aimés, des voyages et des souvenirs.
Le son du trio est sans égal. Les tambours de Fabien Ghirotto coupent le temps pour enfermer le groove. Ensuite, il y a un clavier qui élargit l'espace, un Hammond qui pulse et scintille sous les mains de Quentin Prever, un orgue désacralisé dont les pieds semblent encore être plantés dans un blues lointain. Enfin, le grand souffle humain, le murmure lyrique ou la fanfare polyphonique, la basse piège ou les explosions urgentes : l'esprit de l'endroit. Celle du tromboniste Victor Decamp, un talent évident en tant que compositeur, maintenant à l'avant-garde de ce territoire du jazz contemporain au bord de la pop et du hip-hop.