Exposition du 21 juin au 5 octobre 2025 – Bois du Cazier

 

À l’occasion du 69e anniversaire de la catastrophe du 8 août 1956, le Bois du Cazier consacre une exposition inédite à un chapitre méconnu de l’histoire minière belge : celui des prisonniers de guerre allemands employés au fond des charbonnages au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

 

Dès juillet 1945, dans un pays à reconstruire, la Belgique obtient l’autorisation des autorités alliées d’employer plus de 60 000 prisonniers allemands comme « dommages de guerre ». Affectés principalement aux travaux du fond, ces hommes participent à la "Bataille du charbon" lancée par le gouvernement Van Acker. Leur contribution est décisive : entre janvier 1945 et janvier 1946, la production nationale de charbon double, deux tiers de cette hausse étant dus à leur travail.

 

Répartis dans 38 camps de travail, dont 32 dans les bassins houillers, ces travailleurs ont vécu dans des conditions difficiles et affronté les mêmes risques que les mineurs belges, italiens ou polonais. Certains ont payé ce labeur de leur vie : cinq d’entre eux, restés en Belgique, périrent dans la catastrophe du 8 août 1956. En 2025, le Bois du Cazier souhaite leur rendre un hommage officiel, dans le cadre du 80e anniversaire de la fin de la guerre.

L’exposition « Le charbon de la reconstruction » retrace ces parcours de vie oubliés à travers archives, objets, témoignages et images d’époque. Elle met en lumière le rôle de ces hommes dans la relance de la Belgique d’après-guerre et dans la naissance d’une Europe solidaire, posant les fondations de la CECA.

Le parcours se clôt sur un moment symbolique : la grève de février 1964, où deux anciens prisonniers allemands, pleinement intégrés, se mobilisent aux côtés des autres mineurs contre la fermeture de la mine.

 

À travers cette exposition, le Bois du Cazier invite à découvrir comment des ennemis d’hier sont devenus, dans la peine et le labeur, bâtisseurs d’un avenir commun.